vendredi 26 août 2016

Aviculture familiale et sécurité alimentaire

Photo : Variabilité phénotypique des poulets,
Ousseini 2014
En Afrique en général, l’aviculture familiale est pratiquée par plus de 80% des populations pour la plupart rurales et elle joue un rôle important dans l’économie tant en zone rurale, urbaine que périurbaine (Fotsa, 2008). Son intérêt pour les producteurs tient au fait qu’elle requiert de faibles niveaux d’intrants, contribue significativement à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la pauvreté, à la gestion écologique saine des ressources naturelles et représente une source d’emplois pour les groupes défavorisés (Guèye, 1998, 2003).

Au Niger, L’aviculture familiale joue un rôle important dans le système de production agricole ; en effet, la volaille est utilisée comme source de cash pour l’achat des produits de première nécessité, des semences et même pour le paiement des impôts. A ce titre, elle contribue grandement à la sécurité alimentaire des ménages (Idi, 1996). En outre, c’est un bon levier pour sortir de la pauvreté ; en effet, il est connu au Niger que les producteurs qui ont tout perdu après une sécheresse ou autre catastrophe naturelle recourent à l’élevage de volaille qui leur permettra plus tard d’acquérir des petits ruminants, puis de gros ruminants.

Toutefois les ressources avicoles nigériennes notamment les poulets locaux rencontrent plusieurs problèmes dont entre autres: le manque de caractérisation qui empêche de connaitre les exigences de l’élevage de chaque souche locale, les problèmes de santé, une alimentation inadéquate, etc. Vue le rôle joué par l’aviculture familiale, la caractérisation phénotypique et zootechnique des populations locales de poulets constitue une étape préliminaire au choix de génotypes adaptés et à valoriser à l’échelle régionale afin d’assurer la sécurité alimentaire de la population de manière permanente.



Moussa Hassan Ousseini, PLS 2016

jeudi 18 août 2016

Démographie/Développement : On n’est pas dernier par hasard !

S’il y a une question (autre que politique) qui embarrasse et divise au plus haut point les nigériens, c’est bien celle de la « maîtrise de la croissance de la population ». Le problème était déjà posé depuis les années d’ajustement structurel, mais personne ne savait véritablement par quel bon bout commencer. La peur viscérale de subir une « fatwa » et faire l’objet de « prières collectives » a cloué les becs de tous les « experts ». Entre temps, le taux de croissance de la population du Niger lui ne faisait que croître. Il est passé de 3.4% dans les années 90 à 3.9% aujourd’hui, le record mondial en la matière. Quand au « Niger, notre beau pays », il a définitivement pris le dossard 188, sur les 188 pays classés de la planète terre.
Y a-t-il un déterminisme rigoureux entre natalité et pauvreté ? Si oui, quelle communication développer pour amener les nigériens à adhérer à une « politique nataliste volontariste » ?
La pauvreté et la mort au bout de nos bites ?
Parlons à visage découvert ! Si notre « beau Niger » est successivement classé dernier pays de la planète depuis plusieurs années, c’est qu’il y a bien une raison objective en cela. C’est parce que, tout simplement, il y a plus de « bouches à nourrir » que de « plats disponibles » dans le pays. C’est ce « gap symbolique » qui fait que dans notre pays, il y a toujours des gens, pour ne pas dire des familles entières, qui passent la nuit sans manger. Ces « ménages vulnérables » constituent en réalité plus de la moitié des ménages nigériens, si on s’en tient au taux d’incidence de la pauvreté dans le pays qui est de 62%.
Pour classer les pays, la Banque Mondiale et le PNUD ne font pas autre chose que d’additionner les problèmes ou les performances des chefs  de ménages qui les composent. Et là-dessus, nous disent toutes les statistiques, les ménages nigériens sont les plus pauvres, pour une raison bien connue : ils sont tous nombreux avec peu de ressources, dans un environnement austère ; ils n’envoient pas leurs enfants en particulier les filles à l’école ; ils pratiquent le mariage précoce ; les femmes ne font pas recours à la contraception ; … autant de facteurs aggravant leur situation de pauvre. L’urgence aujourd’hui, c’est de sauver les ménages nigériens de la pauvreté. Pour cela, le pays doit équilibrer une équation à priori simple : Adapter le nombre de bouches à nourrir à celui des plats disponibles…
L’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) ou le taux de fécondité au Niger suffit à lui seul pour visualiser l’ampleur des problèmes auxquels sont confrontés les ménages nigériens. Il est de (6.89 soit) 7 enfants par femme. Depuis plusieurs années, il reste le plus « ahurissant » au monde. Tout est d’ailleurs résumé dans ce chiffre « colossal ». A titre de comparaison, l’ISF est de 2.2 en Arabie Saoudite, 2.08 en France, 1.87 aux USA, 1.6 en Chine. Notre pays « produit » trois fois plus de bébés que les « pays amis » vers lesquels il se tourne pour quémander régulièrement quand ses chefs de ménages n’arrivent plus à les nourrir. Un gros paradoxe qui devrait sérieusement inquiéter ces « fabricants de bébés » que nous sommes, d’autant qu’il met à nu la redoutable dialectique qui existe entre « pauvreté de masse » et « natalité non maîtrisée » dans notre pays.
Cette forte natalité, nous disent tous les experts, est le tronc d’arbre qui barre la route au développement de notre pays. Elle annihile et rend quasiment invisibles tous les efforts des gouvernants dans les domaines de l’éducation et de la santé, notamment, où des  parts importantes du budget national sont englouties chaque année. Elle augmente la pression de la population sur un environnement déjà « maigre », ce qui contribue à l’accélération de sa dégradation et à la récurrence des famines et disettes qui déciment régulièrement des pans entiers de la population et du bétail. Ce qui, souvenez-vous, a inspiré lors de la famine de 2006, le polémiste français Pascal Savran d’accuser les chefs de ménages nigériens d’avoir « la mort au bout de leurs bites ». Des propos qui ont fait grand scandale chez lui, vu leur caractère raciste mais qui n’ont ému personne au Niger, tant la chose est évidente.
Ainsi donc, le chef de ménage nigérien lambda, avec ses 2 femmes (puisqu’il est aussi polygame) et ses 14 enfants (ISF x 2) est naturellement plus pauvre que le chef de ménage saoudien avec 1 femme et deux enfants, plus que le français qui a la même charge et sans commune mesure avec le chef de ménage américain ou chinois avec 1 femme et 1 enfant à leur charge. S’il a 3 ou 4 femmes, sa situation et celle des membres de sa famille devient encore plus précaire. Additionnez donc les problèmes de tous ces chefs de ménages qui composent le pays, vous comprendrez aisément que le « dossard 188 » est amplement mérité.
Quelle communication pour un changement de natalité ?
Il est clair que, si le Niger veut « émerger » ou même « renaître », il lui faut maîtriser la croissance de sa population. C’est le chemin que la quasi-totalité des pays du monde ont emprunté, certains pendant plusieurs décennies (Europe, Amérique), d’autres récemment (Chine, pays arabes, certains pays africains), pour construire un développement solide et durable.
Alors pourquoi au Niger les gens ne veulent pas qu’on parle de « maîtrise de la population » ? Si quelques journaux et médias osent en parler sans grande conviction, les politiciens eux par contre sont extrêmement prudents là-dessus. C’est un sujet autour duquel l’adversaire politique peut manœuvrer et diriger la colère de la population contre vous. Hama Amadou, Premier Ministre sous la 5ème république en sait quelque chose, lui qui a été violemment pris à parti à l’Assemblée Nationale, par un certain … Sanoussi Jakou, député de l’opposition à l’époque et économiste de son état. Aujourd’hui que « la roue » a tourné, sans doute que son point de vue a évolué sur la question.
Si le sujet est difficile à traiter au Niger, c’est à cause de ses implications sexuelles et rien d’autre. Les  gens confondent vaguement « maîtrise de la population » et « embargo sur leur libido ». Ils ne perçoivent pas encore comment peut-on « maîtriser la population » sans pour autant toucher à leur souveraineté sexuelle. Il faudra pourtant trouver le moyen d’expliquer aux nigériens qu’il ne s’agit pas de limitation à leur sexualité. Ils peuvent même continuer à épouser 2, 3 ou 4 femmes à condition qu’elles aient plus de 18 ans et que ces femmes devront tout simplement utiliser les méthodes contraceptives. Il s’agira aussi de leur faire comprendre qu’aucun chef de famille n’a le droit de compliquer la vie de son pays en faisant plus d’enfants qu’il n’a la capacité de prendre en charge.
Pour cela, un débat sincère doit d’abord être engagé à l’Assemblée Nationale et nulle part ailleurs. Les députés nationaux doivent avoir le courage d’éclairer les chefs de ménages qui les ont élus sur tous les tenants et aboutissants de cette question. Le sujet est sans doute plus facile à poser sur la table aujourd’hui au vu de l’évolution des mentalités et la profusion d’exemples positifs. L’Emir de Kano au Nigéria a récemment interdit le mariage des filles de moins de 18 ans. Une délégation d’oulémas nigériens est revenue toute édifiée d’un voyage d’étude sur la question en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde. C’est en effet avec les autorités traditionnelles et religieuses qu’il faudrait mener la communication sur ce sujet.
La Renaissance culturelle doit passer par là.


Elh Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle Marad

mardi 16 août 2016

PROGRAMME DE LEADERSHIP AU SAHEL

Au profit des professionnels émergents dans les programmes de développement, les politiques de développement, et la recherche appliquée.

FINALITÉ
Créer un réseau actif de leaders émergents, partageant une vision commune de l’avenir du Sahel et engagés en faveur du développement durable.
STRATÉGIE
Pour assurer la création et l’animation de ce réseau, le Programme de Leadership au Sahel (PLS) travaille à:
  • Inspirer et préparer les dirigeants émergents pour proposer des solutions intégrées et extensibles au Sahel
  • Motiver la collaboration multidisciplinaire et les solutions innovantes aux défis dans le Sahel
PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE
Le programme est dirigé par l’Initiative OASIS, en collaboration avec CRESA à l’Université Abdou Moumouni (UAM), l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université de Ouagadougou, le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et le réseau Expand Net.
DÉROULEMENT DU PROGRAMME
Il sera composé de 3 éléments:
  • Une formation intensive à Niamey du 15 au 21 Janvier 2017
  • Une plateforme de soutien et mentorat pour les participants, sur une période de neuf mois.
  • L’adhésion permanente des participants à un réseau de professionnels du développement au Sahel.
CANDIDAT(E)S RECHERCHÉ(E)S
Les candidat(e)s recherché(e)s ont fait la preuve de leur engagement dans le développement du Sahel et ont un désir fort d’évoluer en tant que leaders. Les femmes et les personnes qui travaillent a base communautaire sont encouragés à postuler. Les candidat(e)s doivent venir de l'Afrique de l'Ouest, être âgé(e)s de 25 à 45 ans et résider au Niger, au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Sénégal ou au Tchad. Ils doivent pouvoir justifier d’au moins 5 ans d’expérience dans un ou plusieurs des domaines suivants:
  • Agriculture durable / Gestion de ressources naturelles
  • Sécurité alimentaire / Nutrition
  • Education et autonomisation des jeunes filles
  • Planification familiale
FRAIS DE PARTICIPATION
L’ensemble des frais lies à ce programme sont pris en charge par PLS. Toutefois, les frais de transport aller/retour sont à la charge des participants. En cas d’admission au programme, les candidats peuvent solliciter un soutien financier auprès de leurs employeurs ou d’autres agences de développement. Une attestation d’admission au programme leur sera délivrée pour accompagner et faciliter leur démarche.
CONTACT
Pour soumettre votre candidature, téléchargez le formulaire d’inscription ci-dessous
ou rendez-vous sur le site: www.oasisinitiative.berkeley.edu/pls
La date limite de dépôt de candidature est le mercredi 7 septembre 2016 à minuit, HNP. Envoyer le dossier à : info@oasisinitiative.org avec l’objet: Nom de famille, pays de résidence, code de domaine que vous trouverez sur le formulaire.