LA
PRATIQUE APICOLE A MOLI HAOUSSA
![]() |
Photo :
vente de miel sur un marché rural d’Alambaré(Photo ECOPAS).
Le miel est conditionné dans des bouteilles et dans des récipients en fer émaillé |
La question de la gestion rationnelle de la
biodiversité est de nos jours une préoccupation quant à la conservation durable
des écosystèmes. C’est pour répondre à cet esprit que le Niger a signé en 1992
la convention relative à la conservation et l’utilisation durable de la
biodiversité qui vise à assurer des mesures nationales efficaces afin de
restreindre la destruction des espèces biologiques, des habitats et les
écosystèmes. Malgré des avancées significatives, aujourd’hui encore de
nombreuses contraintes pèsent sur le maintien des fonctions des écosystèmes et
par conséquent leur capacité à pourvoir les populations en produits et services
vitaux. Or l’importance de la biodiversité est capitale en ce sens qu’elle est
génératrice de nourriture, d’habitat, de médecine et de revenus.
L’apiculture est l’une des activités génératrices de
revenus pratiquées par les habitants de Moli Haoussa ; petit village situé dans
la zone périphérique du Parc « W ». Ce village a une tradition apicole très
ancienne ; l’apiculture est de type fixiste à base de ruches en paille et en
tronc évidé à double entrée et de forme cylindrique. C’est une activité qui se
déroule pendant la saison sèche, période creuse du calendrier agricole du
paysan ; d’où son caractère complémentaire et non concurrent à l’égard de
l’activité agricole.
La flore joue un double rôle dans l’apiculture, à la
fois comme source de nourriture des abeilles et de support aux ruches,
principalement traditionnelles. La proximité du terroir de Moli Haoussa,
pratiquement contiguë à la réserve de biosphère du W, explique l’abondance des
espèces mellifères, très bien connues de tous les apiculteurs. Cependant ils
affichent une préférence marquée pour certaines espèces qui, de leur point de
vue, possèdent une valeur apicole particulière ; il s’agit essentiellement du
kapokier, du Combretum glutinosum, du
Combretum nigricans, du Combretum caulinium, du Ficus gnaphalocarpa, et du Lannea fruticosa ou Résinier pour le
goût très apprécié du miel obtenu, sans compter que la production est
abondante. En réalité cet intérêt tient surtout à la dominance des combrétacées
dans la flore de la région; en outre leur floraison intervient en saison de
pluie, lorsque l’eau est disponible en abondance pour les abeilles. Tous les
arbres peuvent servir de supports aux ruches à l’exception d’Azadirachta indica et Kaya senegalensis, évités en raison du
mauvais goût du miel résultant du butinage de leurs fleurs.
La présence d’une boutique coopérative au village
permet à beaucoup d’apiculteurs de vendre leurs produits sur place. En effet
les apiculteurs de Moli Haoussa sont organisés en groupement connu sous le nom
de « Groupement Sériba ». Il a eu son agrément par Arrêté n° 880 du 22 Avril
2004 de la sous préfecture de Say. Initialement elle comprenait 10 apiculteurs,
mais aujourd’hui le groupement compte une trentaine d’adhérents. Elle est
dirigée par un bureau composé d’un président, d’un vice président, d’un
trésorier, d’un secrétaire et de deux commissaires au compte. L’installation de
la coopérative répond à deux soucis majeurs : l’augmentation de la production
et l’amélioration du circuit de commercialisation afin d’accroître
substantiellement le revenu que l’activité génère.
Les revenus annuels issus de cette activité
oscillent entre 30 000 F et 80 000 F pour les petits producteurs et entre 150
000 et 300 000 F pour les grands producteurs. Ces chiffres restent sans aucun
doute sous estimés. Cependant, compte tenu des difficultés à obtenir les
revenus réels, ces chiffres doivent être maniés avec précaution et être
considérés comme des ordres de grandeur. Quoi qu’il en soit les revenus issus
de la vente de miel permettent d’assurer l’équilibre alimentaire des ménages
surtout que la grande productivité coïncide avec la période de soudure pendant
laquelle les disponibilités céréalières sont généralement faibles voire nulles.
Le miel permet par ailleurs de parer aux dépenses urgentes, mieux il offre aux
apiculteurs l’opportunité d’épargner dans l’achat des animaux.
LA FILIERE BEURRE DE KARITE A BOUMBA
![]() |
Photo : séance collective d’extraction de beurre de
karité à Boumba (Photo ECOPAS).
|
L’extraction du beurre est l’une des activités
génératrices de revenus pratiquée par les femmes de Boumba, village situé dans
la zone périphérique du Parc du « W ». Ce village à une tradition d’extraction
de beurre très ancienne si bien qu aujourd’hui à Boumba et les villages
environnants, quelques mille femmes produisent, à des degrés divers, du beurre de
Karité. Elles sont organisées en trois groupements à Boumba, Djabou et Gonguey
pour former une union. Cependant l’extraction se fait selon des méthodes
traditionnelles malgré l’introduction de matériel technique moderne à savoir le
moulin. L’activité s’étale sur toute l’année selon la disponibilité des
amendes. La cueillette de cette matière première se fait uniquement pendant
l’hivernage, période de mûrissement des fruits.
Autour du beurre de karité, s’est constituée une
filière de commercialisation. Celle-ci commence à avoir une extension
géographique assez importante qui dépasse largement le cadre local et qui ouvre
de nouvelles perspectives et des opportunités pour les productrices de Boumba.
Jusqu’à une date récente, les productrices acheminaient leurs marchandises en
direction des marchés locaux et des petits marchés environnants. L’écoulement
du beurre est également possible à travers les touristes qui visitent les sites
de Boumba. Mais l’intervention du programme PROKARITE a permis aux femmes d’investir
le marché très prometteur de Niamey ou l’utilisation cosmétique du beurre est
devenue une mode.
Faute d’une structure adéquate, pendant longtemps,
les productrices étaient pratiquement livrées à elles mêmes, chacune produisant
et vendant à faible revenu. Mais progressivement les femmes ont senti la
nécessité de s’organiser pour mieux valoriser la ressource karité, très
abondante dans la zone. En outre elles ont compris que toute forme d’appui
extérieur de bailleurs de fonds intervenant dans la région était assujettie à
une structuration des productrices. C’était la seule voie susceptible de leur
permettre d’améliorer leurs revenus. C’est ainsi que les programmes ECOPAS et
PROKARITE se sont mis d’accord pour appuyer et organiser ces femmes en groupement.
Les objectifs visés par le groupement mis en place concernent : -
L’amélioration de la production - La valorisation de la ressource - La
protection et la régénération de la ressource - L’amélioration des revenus des
femmes - L’appui à la commercialisation. Aujourd’hui ces groupements mis en
place se sont organisés en union pour mieux coordonner les actions.
Les revenus annuels issus de cette activité varient
entre 30 000 à 35 000 F pour les petites productrices et de 50 000 à 60 000 F
pour les grandes productrices. Ces revenus participent largement à équilibrer
le budget des femmes, mieux, elles capitalisent dans l’achat des animaux, ce
qui leur donne une certaine indépendance économique. Comme on peut le constater
cette appréciation ne prend pas en compte l’effort physique que l’extraction de
beurre nécessite.
L’un des principaux atouts de la filière est sans
aucun doute la généralisation des techniques d’extraction du beurre, qui, il
faut le souligner, reste une activité traditionnelle dans la zone. En outre,
malgré les menaces, le peuplement de karité est encore assez abondant, faisant
de la zone de Boumba un centre d’excellence dans la production du beurre de
karité. Non seulement le beurre produit est de bonne qualité, mais aussi le
conditionnement semble être adéquat car conservé dans des pots en plastique.
L’extraction du beurre de karité connaît un engouement certains et on a
remarqué que même les jeunes filles s’y intéressent, et en fin de compte c’est
là que réside l’espoir pour l’amélioration significative de la filière et la
gestion des ressources Naturelles.
Mariama Waziri
De nos jours les petites entreprise ont besoin des méthodes et des techniques moderne pour pouvoir produire en quantité et en qualité d'une manière constante et d'incité notre population a consommer le locale pour permettre la continuité de la production.
RépondreSupprimer